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ProgrammeProgramme publié sous réserve de modifications mineures
9h15-9h45 : Ouverture Marc Bergère, président du GIS Réseau URFIST Florence Thiault, co-responsable de l’URFIST Bretagne-Pays de la Loire
9h45-10h45 : Conférence introductive
Après un bref rappel de ce qu'a désigné la marque « Intelligence artificielle » au cours des dernières décennies et des façons très différentes de faire de la science qu'elle a impliquées, nous nous attarderons sur un exemple concret actuel : le repliement des protéines et le prix Nobel de chimie 2024 gagné par les créateurs d'Alphafold, une intelligence artificielle générative qui ne génère pas des mots ni des images mais des structures tridimensionnelles de protéines. Le but ne sera pas de comprendre les détails de ce sous-domaine de la biologie structurale mais de comprendre de quelle façon de faire de la science il s'agit : corporate, basée sur des concours très codifiés (d'où le titre), mais aussi sur le régime de la promesse (pour l'industrie pharmaceutique), la culture de la "démo" propre à la Silicon Valley, la gamification, et l'openwashing. Alphafold est une IA à prendre très au sérieux parce qu'elle est effectivement entrée dans les pratiques des biologistes structuraux, et comprendre sa façon de fonctionner peut nous servir à appréhender ce que peut être l'IA dans le domaine scientifique. Ex-chimiste théoricien, Alexandre Hocquet est historien des sciences à l’université de Lorraine (Archives Henri-Poincaré). Il s'intéresse aux conditions de production de la science computationnelle, au carrefour des relations entre logiciel, épistémologie et politique. Son axe de recherche consiste par une approche de « Science and Technology Studies » à s'interroger sur les relations entre le théoricien et l'ordinateur, en particulier en quoi l'importance croissante du logiciel a modifié les pratiques scientifiques de la communauté.
11h00-12h00 : Session 1 - IA génératives et processus de production modération : Sandrine Wolff, maîtresse de conférence en économie à l’université de Strasbourg (BETA et URFIST de Strasbourg)
Née dans les sciences dures, l’intelligence artificielle s’est progressivement diffusée dans tout le paysage scientifique. En analysant des grands corpus bibliométriques, je propose une cartographie inédite de son expansion historique et interdisciplinaire, révélant comment l’IA transforme les savoirs autant qu’elle s’en nourrit.
En nous appuyant sur les données de theses.fr, nous étudions l’impact de ChatGPT sur la composition des thèses de doctorat.
12h-13h30 : Pause déjeuner buffet
13h30-15h : Session 2 - IA génératives et processus de diffusion modération : Gabriel Gallezot, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université Côte d’Azur
L’explosion récente de l'IA générative a eu un impact profond sur la société, notamment grâce aux nouvelles possibilités offertes par les outils de génération de texte (ChatGPT en étant l'exemple le plus connu). Ophélie Fraisier-Vannier est maîtresse de conférences en informatique à l’université de Toulouse (IRIT), spécialisée en fouille de données. L'un de ses axes de recherche actuels porte sur la détection et l'analyse des pratiques de recherche discutables par fouille de textes et de graphes dans la littérature scientifique, telles que l'utilisation de phrases torturées ou la manipulation de citations.
L’IA n’a plus à démontrer son intérêt ni à convaincre de son potentiel. Alors que l’édition de fiction peine à donner toute sa place à cette révolution, ce n’est plus le cas dans le secteur de l’édition scientifique, qui déploie désormais largement des innovations mobilisant l’IA pour la création, la découvrabilité, la préparation des œuvres et plus largement l'interopérabilité des publications. Cela ne doit pas empêcher de continuer à questionner les effets de ces innovations ni les enjeux de plus long terme de cette révolution dans laquelle les acteurs du secteur sont largement engagés. Thomas Parisot est directeur général adjoint de Cairn.info, président du Groupement français de l'industrie de l’information (Gf2i), vice-président du groupe universitaire du Syndicat National de l’Édition (SNE) et administrateur de l’Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS).
Les services d'information scientifiques ont pu paraître dépassés par la promesse d'un accès immédiat à toute information. Mais la capacité à construire une expertise documentaire est plus que jamais une compétence à acquérir pour les doctorants et jeunes chercheurs. Ces institutions y jouent un rôle essentiel : formations, mise à disposition d'outils d'IA de « confiance », dans un cadre juridique régulé et de bonne utilisation des données. Ces nouveaux services, alimentés par les collections, offrent de nouvelles pratiques à la recherche. Sébastien Perrin est conservateur des bibliothèques, directeur de la Bibliothèque de l'École des Mines de Paris-PSL, et membre de la coordination exécutive de Couperin.org, premier consortium d'acquisition numérique européen. Après une expérience au sein du Département de l'économie du livre (ministère de la Culture et de la communication), il a exercé en tant que responsable de la politique documentaire ou de la formation, puis a occupé des postes de directions dans différents services d'universités.
15h15-16h15 : Session 3 - IA génératives et enjeux institutionnels et politiques modération : Annaïg Mahé, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’École nationale des chartes-PSL (URFIST de Paris)
Le 18 octobre 2024, le CA de l’Université d’Orléans a approuvé la Charte sur l’utilisation de l’Intelligence artificielle au sein de l’Université d’Orléans. La bibliothèque universitaire a participé activement à l’élaboration de la charte. Elle est partie prenante de sa diffusion auprès de la communauté universitaire et de la définition de la feuille de route institutionnelle sur l’IA. Un an après l’adoption de la Charte IA, la présentation propose, du point de vue de la BU, un retour sur les principaux jalons et enseignements, sur la coopération inter-services et sur les défis à relever. Pascale Solon est conservatrice des bibliothèques, responsable des services d’appui à la recherche du SCD de l’Université d’Orléans et responsable de la BU Lettres, Langues, Sciences humaines. Formation universitaire à l’université de la Sarre, département d’études romanes, à l’université de Metz, département d’études germaniques et à l’Université Laval, faculté des lettres et sciences humaines. Parcours professionnel en bibliothèque universitaire à l’université de Caen (2011-2014) et à l’université d’Orléans (depuis 2015).
L'impact environnemental du numérique en France est en augmentation selon la dernière évaluation de l'impact du numérique en France (ADEME-ARCEP) et "cette hausse va très probablement se poursuivre - en particulier du fait de l'IA générative" (source). Olivier Wong-Hee-Kam est vice-président en charge du numérique pour l’université de Rennes et porteur du projet AIR, lauréat de l’AMI Démonstrateur numériques dans l’Enseignement Supérieur (DemoES). Il s’investit sur les enjeux liés à la cybersécurité, à l’IA et à la mutualisation en tant que Président de l’association VP-NUM qui regroupe les vice-présidents numérique de l’enseignement supérieur. Depuis 2024, il coordonne et contribue à différents projets en IA générative, sur Rennes (RAGaRenn) et à l’échelle nationale (ILaaS) afin d’alimenter la vision stratégique sur l’IA générative par des actions et des réflexions sur les usages, leurs impacts et leur cadrage, tout en répondant aux enjeux de mutualisation sur les services numériques et les infrastructures de calcul.
16h15-16h45 : Carte blanche
Si l'IA se diffuse dans la société, elle est aussi employée de manière croissante dans les sciences humaines et sociales. Que peut-on faire avec des outils d'intelligence artificielle dans ces disciplines, pour quels résultats, et avec quelles conséquences ? La présentation défend l'idée qu'une des pistes les plus fécondes à l'heure actuelle est d'employer ces techniques pour s'augmenter, c'est-à-dire pour effectuer des tâches qu'on faisait à petite échelle - voire qu'on renonçait à faire, faute de temps. On présente cet argument sur le cas de l'annotation et de l'extraction de contenu, deux domaines où les changements les plus nets ont eu lieu. Etienne Ollion est directeur de recherche au CNRS, professeur de sociologie à l'Ecole polytechnique. Ses travaux portent sur le champ politique, exploré à travers différents outils dont les méthodes computationnelles. Il est l'auteur de Les candidats. Novices et professionnels en politique (PUF, 2021) et de Une étrange victoire. L'extrême droite contre la politique (avec M. Foessel, Seuil, 2024).
16h45-17h : Conclusion Mariannig Le Béchec, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université de Lorraine (CREM) |